vendredi 3 juillet 2009

3 juillet 1930 Naissance de Carlos Kleiber

Fils du chef d’orchestre autrichien Erich Kleiber, Carlos Kleiber est né Karl Kleiber à Berlin où son père occupe alors le poste de directeur musical du Staatsoper. Fuyant le nazisme, il émigre avec sa famille en Argentine, où Erich va diriger les opéras allemands au célèbre Teatro Colón de Buenos Aires. C’est là, en 1950, qu’il s’initie à la musique, apprenant le piano et les timbales, et modifie son prénom.
De retour en Europe à la fin de la guerre, il entame des études de chimie mais l’atavisme sera le plus fort, et il se remet vite à la musique, composant parfois à ses heures. En 1952, il trouve un poste de répétiteur au Gärtnerplatz Theater de Munich et, en 1956, à Vienne, au Volksoper où il sera nommé chef d'orchestre en 1958. C'est également en 1954 qu'il fait ses débuts de chef d'orchestre à Postdam, sous le pseudonyme de Karl Keller.
De 1958 à 1964, il est nommé maître de chapelle au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf/Duisburg. De 1964 à 1966, il obtient le même poste à Zurich.
En 1966, Carlos Kleiber est invité au Festival d'Édimbourg, où il dirige Wozzeck d'Alban Berg, une œuvre dont son père avait assuré la Première en 1925. Même s'il aura ses choix personnels, la carrière de Carlos Kleiber reflètera beaucoup celle d'Erich. En 1974, il fait ses débuts au Festival de Bayreuth avec Tristan et Isolde. Il reprendra souvent cet opéra avec des distributions différentes, et l'enregistrera en imposant face aux sceptiques une Margaret Price d'une rare sensualité.
Il apparaît aux États-Unis en 1977, avec l'Opéra de Los Angeles; puis en 1983, avec le Chicago Symphony Orchestra. Ses débuts au Metropolitan Opera de New York datent de 1988 où il dirige La Bohème de Puccini avec Luciano Pavarotti et Mirella Freni.
Carlos Kleiber n'aime pas voyager et voyagera peu. Pour l'anecdote, il acceptera de venir à l'Opéra de Paris pour la première de Lulu en version intégrale et rêvera toute sa vie, une lubie comme une autre, d'y diriger Carmen.
Carlos Keiber dirige peu, peu d'œuvres, et se fait rare, annulant souvent à la dernière minute. D'un perfectionnisme extrême, ennemi juré de la routine, il ne se liera jamais à un orchestre ni à une scène lyrique déterminés. Il travaille chaque détail d'une partition sans compter les heures, réclamant répétition sur répétition (34 pour son premier "Wozzeck" et 17 pour "La Bohème" de Covent Garden), en n'ayant pour devise que la recherche de la clarté absolue. "C'est un géant, confiait la cantatrice Gwyneth Jones en 1982. Son sens de l'analyse est unique; et cet homme connu pour être peu bavard peut vous donner, des heures durant, et avec humour, des centaines de précisions qui, toutes, se révèlent utiles".
En 1976 il enregistre en live Otello à la Scala de Milan avec Placido Domingo, qui le surnommait « le magicien », et qui s'attaquait ce soir-là au rôle-titre pour la première fois, tout comme Mirella Freni en Desdémone et Piero Cappuccilli en Iago. Qui plus est, Carlos Kleiber n'a encore jamais dirigé cet opéra. « On y entend le tonnerre gronder comme jamais, et puis soudain, dans le duo d'amour entre Otello et Desdemone, à la fin du premier acte, c'est un miracle de délicatesse et de douceur » écrit Elisabeth Forbes, dans sa notice nécrologique de 2004.
En 1985, il vient à Florence diriger La Traviata, dans une mise en scène de Franco Zefirelli. Il enchante aussi le monde entier par ses quelques présences à Vienne, lors du traditionnel Concert du Nouvel An retransmis par la télévision, où il dirige les Valses et autres Polkas de Johann Strauss fils. Sur la scène de l'opéra de Munich, lorsqu'il le veut bien, il fête Noël avec de somptueuses productions et de non moins somptueuses distributions de la Chauve-Souris du même compositeur.
Le 20 octobre 1994 il fait ses adieux à l'opéra avec Le Chevalier à la rose qu'il dirige à Tokyo.
Sa nationalité réelle demeure un mystère. Certains affirment qu'il a pris, lors de son exil à Buenos Aires, la nationalité argentine et ne l'a jamais quittée; d'autres prétendent qu'il a été naturalisé autrichien en 1980.
Marié à la ballerine slovène Stanislava Brezovar dont il a eu deux enfants, Carlos Kleiber s'est éteint à soixante-quatorze ans (nul ne sait où), sept mois après le décès de sa femme. Il est enterré auprès d'elle dans le village de Konjšica, à quelques kilomètres de Litija.
Carlos Kleiber n'a jamais accordé la moindre interview.
Le voici dans la 4ème symphonie de Brahms:
mouvement n°1
http://fr.youtube.com/watch?v=yCaaPaQx5zg&fmt=18
http://fr.youtube.com/watch?v=MQ9myj8a2QE&feature=related&fmt=18
mouvement n°2
http://fr.youtube.com/watch?v=hvsM_EMwj8M&feature=related&fmt=18
http://fr.youtube.com/watch?v=MYKvyXJ-cY4&feature=related&fmt=18
mouvement n°3
http://fr.youtube.com/watch?v=Trr_9rXaI1U&feature=related&fmt=18
mouvement n°4
http://www.youtube.com/watch?v=WZGWB93-mmI&feature=related&fmt=18

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